DÉVELOPPEMENT DU NUCÉLAIRE Comment la France sauvegarde son droit de pillage

Le Ven 06 avr 2012 0

arevaouvrier1.jpgL’exploitation d’uranium en Afrique par la France était au centre d’un ouvrage intitulé « Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire français ».

Dans cet ouvrage publié en février dernier, Raphael Granvaud, membre de l’association Survie Afrique « détaille les conditions dans lesquelles la France et Areva se procurent au meilleur coût, au prix d’ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques pour les populations locales », indique la préface de l’ouvrage. L’auteur de cette dernière ajoute que, le groupe Areva a toujours pu compter sur l’aide active des représentants officiels de l’Etat français et des réseaux les moins ragoutants de la Françafrique pour sauvegarder son droit de pillage.

L’ouvrage dévoile par ailleurs, « les efforts considérables d’Areva pour que les différents éléments de cette réalité et de sa stratégie de dissémination nucléaire ne ternissent pas une image de marque qu’elle voudrait immaculée. » En effet, depuis 40 ans, la France justifie le développement du nucléaire par «l’indépendance énergétique». De l’avis de Raphael Granvaud, dans une interview accordée au journal El- Watan, cet argument n’est qu’un leurre. Pour cause, « Depuis 2001, la France n’extrait plus d’uranium de son sol : celui-ci est importé en totalité. Et même avant cette date, l’uranium français était très insuffisant pour alimenter les centrales nucléaires.

Le sous-sol africain était donc essentiel, et même si les sources d’approvisionnement se sont diversifiées, cela reste vrai aujourd’hui. Dans ces conditions, parler d’ ‘’indépendance énergétique’’ permet d’occulter l’importance de cet uranium africain, les conditions désastreuses de son extraction et les moyens mis en oeuvre par les autorités françaises depuis 50 ans pour continuer à se le procurer à bas coût. » Le développement du nucléaire s’est ainsi accompagné d’un néocolonialisme qui se manifeste par l’élimination politique ou physique des véritables indépendantistes pour promouvoir des dirigeants « compréhensifs ».

« Au Niger, dit-il, Hamani Diori fut imposé contre Bakary Djibo, puis renversé par un putsch militaire en 1974 quand il a voulu renégocier le prix de l’uranium. Les réseaux Foccart on également sponsorisé le coup d’Etat d’Ibrahim Baré Maïnassara en 1996, et l’ingérence française n’a jamais cessé, comme on l’a vu à partir de 2007, pendant et après le nouveau bras de fer entre Mamadou Tandja et Areva ». L’auteur du livre « Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire français » confirme par ailleurs le bilan catastrophique des 40 ans d’exploitation d’uranium au Niger. « Quand des permis sont attribués, les populations sont simplement expropriées.

En outre, le bilan de 40 ans d’exploitation de l’uranium est catastrophique aux plans environnemental, social ou sanitaire pour les travailleurs des mines comme pour les populations environnantes. Non seulement la faible part de la valeur de l’uranium qui est rétrocédée à l’Etat nigérien ne leur a jamais profité, mais en plus leur environnement est irrémédiablement contaminé », conclu-t-il.

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