DOSSIER PETROLE: La verite sur un faux debat!

Le Dim 27 nov 2011 0

Par l'Opinion

Ces derniers jours, l’actualite nationale est dominee par le debat polemique fait autour du prix   du litre à la pompe des premiers barils de pétrole sortis directement de la raffinerie de Zinder. En effet, comme vous le savez déjà, le gouvernement a fixé le prix du litre d'essence à la pompe à 576 francs CFA, soit 103 francs de différence avec le prix actuel à la station qui est de 679 francs CFA. Or, certains de   nos concitoyens ont du mal à comprendre que la baisse du prix du litre de l'essence de SORAZ ne soit pas significative dans la mesure où c'est au Niger que le brut est extrait et c'est toujours au Niger qu'il est raffiné. Mais pour comprendre véritablement les tenants et aboutissants de cette épineuse question du pétrole nigérien, il serait judicieux de remonter le temps pour tenter de comprendre ce qui se passe aujourd'hui.

Les renseignements du passé  L'existence de l'or noir dans le sous/sol nigérien ne date pas d'aujourd'hui, depuis fort longtemps, les manuels de géographie l'apprenaient aux jeunes écoliers nigériens. Le régime du PPN/RDA en était conscient, et d'ailleurs, d'après certains témoins de cette époque, le premier président de l'Assemblée Nationale du Niger,Boubou Hama, prédisait déjà que l'exploitation du pétrole nigérien serait une source d'inquiétudes pour le pays. Quant au régime du CMS de Kountché, il était aussi allé le plus loin possible dans les études prospectives des gisements pétrolifères sans jamais parvenir à une exploitation concrète de ce  Petrole pour une raison toute simple:

la non-rentabilite de l’exploitation au regard du coup exorbitant de la production  à cette époque. Autrement dit, pour que ce pétrole pût être rentabilisé au regard des lourds investissements que l'on devait entreprendre pour son exploitation, il fallait s'assurer que les réserves fussent importantes et que la capacité de production fût telle qu'il était possible de jouer sur la quantité pour le rentabiliser sur le long terme. Pendant cette période, le baril de pétrole ne dépassait guère les vingt dollars sur le marché international, et une bouteille d'eau minérale coûtait plus chère qu'un litre d'essence. Dans ces conditions, il était impossible de rentabiliser du pétrole de faible quantité comme celui du Niger.

En outre, à cette époque, comme sous le savez, ce sont les compagnies occidentales qui avaient le monopole des prospections et également de l'exploitation du pétrole dans le monde entier et que devaient leur signifier les réserves nigériennes devant celles du Nigéria, de la Libye, du Gabon ou de l'Angola ?  Voilà, les raisons objectives qui avaient émoussé les ardeurs de Kountché dans l'exploitation du pétrole nigérien, parfois, le seul patriotisme ne suffisant pas devant les logiques géopolitiques ou géostratégiques.  Après Kountché, le Général Baré avait tenté de poursuivre l'idéal de son mentor politique en attribuant un permis de prospection à la compagnie américaine ESSO pour explorer dans la région de Diffa et on était à deux doigts de mettre la main sur l'or noir, quand, subitement, sans doute sur les pressions du gouvernement americain qui avait maille a partir avec le   régime de Baré, la compagnie plia bagages sans crier garde !

Il aura fallu attendre la fin du dernier mandat de Tandja pour voir les choses évoluer très vite avec le contrat pétrolier signé entre le Niger et la CNPC concernant le bloc d'Agadem plus la raffinerie de Zinder. Tous les problèmes que nous nous apprêtons à vivre aujourd'hui sont partis des circonstances floues dans lesquelles les différents contrats avaient été négociés par le régime de Tandja. Comme Tandja avait fait de l'exploitation à tout prix du pétrole nigérien une ob- session politique personnelle pour légitimer son tazarché, il était prêt à conclure avec les Chinois à n'importe quelles conditions, même les plus léonines pour le Niger. C'est ainsi que l'Etat du Niger signa une convention en 2008 avec CNPC pour l'exploitation du site d'Agadem et la construction de la raffinerie de Zinder assortie d'un bonus de 125 milliards de nos francs.

Il faut ouvrir ici une parenthèse pour signaler que lorsque les contrats d'exploitation avaient été signés,le prix du baril de pétrole sur le marché international était 120 dollars, ce qui rendait notre pétrole très compétitif.Aujourd'hui,le baril est retombé à 80 dollars et tant qu'il arrivait à se stabiliser à ce niveau, notre pétrole garderait une petite marge de compétitivité par rapport au marché international. Pour revenir aux conditions désavantageuses pour l'Etat du Niger dans lesquelles la construction de la raffinerie avait ete acquise, il faut mentionner le taux d’interet tres eleve auquel notre pays s’etait endette au pres d’une banque  chinoise pour libérer sa participation à la construction de cette raffinerie.

En plus de ce taux d'intérêt très élevé qui a fortement grevé le coût de la raffinerie, il convient également de souligner que son implantation à Zinder, ce qui du coup nécessitait la construction de pipe line très coûteux (350 millions de Dollars), ne répondait à aucun critère économique sérieux mis à part la volonté démagogique du vieux sénile d'amadouer les Zindérois pour les besoins de son tazarché. Du coup, la construction de cette pipe line pour acheminer le brut d'Agadem à Zinder (environ 700 km) a eu pour conséquence majeure le renchéristsement du coût global de la raffinerie (980 millions de Dollars), coût qui rend impossible aujourd'hui la rentabilisation de cette raffinerie si le Niger doit pratiquer des prix inférieurs à ceux fixés officiellement. Nous payons cash aujourd'hui les conséquences des inconséquences du régime ubuesque et démagogique de Tandja Mamadou.

Au total, pour 20.000/Barils seu- lement,ilaurafalluinvestir2 milliards, sept cent soixante treize millions de dollars, soit plus 1.200 milliards de francs CFA!Tous calculs faits, pour amortir, mieux, pour rembourser et prétendre en percevoir les fruits, le coût d'un tel investissement, il faudrait au moins une dizaine d'années pour le Niger, et ce, à condition que le prix de 67 dollars le baril soit maintenus. Autrement, si ce prix devait être   révisé à la baisse, il faudrait davantage d'années supplémentaires pour effacer l'ardoise et rentabiliser la raffinerie ! Voila, grosso modo, dans quoi Tandja nous a fourrés avec cette histoire de raffinerie qui s'est révélée à l'arrivée trop dispendieuse et totalement non viable économiquement et commercialement ! Que faire aujourd'hui ?

Dénoncer le contrat léonin pour demander un rééquilibrage de son contenu auprès de nos amis chinois ? En droit des obligations, un adage courant énonce que le droit ne protège jamais les imbéciles, autrement, si dans une affaire, vous vous comportez en con, c'est bien votre problème, et non celui de votre partenaire. Aujourd'hui, au nom du principe de la continuité de l'Etat, le gouvernement de la Septième République ne saurait s'abriter derrière l'argument selon lequel les contrats signés par son prédécesseur ne sauraient l'engager valablement. En toute responsabilité, il devra gérer ce dossier pourri avec le maximum d'attention requise. Aujourd'hui, tout le monde est au courant du prix technique du litre d'essence, reste à présent le prix politique.

Cependant, il conviendrait de souligner que ce prix politique a également un coût qui signifie en termes clairs, le renoncement aux investissements sociaux prévus dans le cadre de l'exploitation de ce pétrole dont on avait espéré qu'elle ouvrirait la porte de la prospérité économique. C'est à ce niveau qu'il faut rendre hommage à la pertinence de jugement du Président de l'Assemblée Nationale, Hama amadou pour qui, refuser le prix actuel c'est sacrifié le bonheur des masses rurales, la frange de la population la plus nombreuse au profit de quelques citadins! Cela signifie tout simplement  que le pétrole nigérien ne génèrera pas de profits susceptibles d'être investis dans les secteurs prioritaires du pays, mais contera seulement quelques privilégiés des villes. Voila, en réalité, le pari qui se profile à l'horizon : renoncer au prix technique pour adopter un prix politique, auquel cas il faudra abandonner beaucoup d'investissements sociaux.

Est-ce pour cela que tout cet énorme argent public a-t-il été investi pour faire uniquement le bonheur de quelques citadins ? Assurément pas.  A présent, abordons l'exploitation politicienne de ce dossier du pétrole que certains politiciens en mal de popularité voudraient transformer en fonds de commerce politique. Haro sur l'exploitation politicienne !  Comme vous le savez, le dos- sier du pétrole nigérien a fait l'objet d'une exploitation politicienne de la part d'un certain nombre d'hommes politiques qui croyaient avoir trouvé dans cette affaire une belle occasion de rebondir sur la scène politique nationale depuis que la victoire du candidat de la renaissance du Niger les a mis au placard. En effet, pour se remettre en selle, ces politiciens démagogues, tazarchistes pour la plupart, sont prêts à utiliser notre pétrole pour mettre le feu au Niger.

Ainsi, depuis que le gouvernement a annoncé officiellement les prix de l'essence et du gaz, des SMS incitant aux troubles dans le pays sont envoyés aux citoyens leur demandant de ne pas accepter les prix proposés et de sortir massivement pour protester. Si on peut comprendre que l'ARN veuille exploiter cette affaire à fond, on ne saurait cependant admet- tre le comportement de certains députés de la majorité actuelle qui versent dans la démagogie et la mauvaise foi pour accréditer la position des adversaires politiques qui, eux, sont obligés de sauter sur la moindre occasion pour descendre le régime. Mais cela n'est guère étonnant quand vous avez dans vos rangs de fieffés tazarchistes comme Ben Omar le petit menteur qui promettait aux Nigériens que dans trois ans le Niger serait comme le Koweït ou Dubaï, parce qu'on aurait trouvé du pétrole !

Aujourd'hui que le pétrole est là, c'est le même Ben qui monte au créneau pour s'alarmer sur son prix pour proposer des prix irréalistes, oubliant ses envolées lyriques d'antan quand il faisait du pétrole la justification suprême du tazarché qui ouvrirait au Niger la voie de la prospérité économique à l'instar des pays du Golfe. C'est ça Ben Omar, ce démago aux petits souliers, celui-même qui dit une chose et son contraire en même temps, fait pour cirer les bottes des puissants du moment, il est toujours dans son registre habituel, car comme le dit un proverbe du terroir, " le caractère d'une personne est comme la peau qui couvre ses fesses, il ne se sépare jamais de son titulaire ".

Après Ben Omar, on a vu encore un autre revenant, un fantôme ambulant, le chantre de la ''refondation'', l'As de pique du plagiat, Nouhou Arzika, alias Amali, s'égosiller sur une télé privée de la place, tentant de se refaire une nouvelle légitimité après le désastre du tazarché qui a définitivement scellé son sort au Niger. Comment est-ce possible qu'un odieux personnage comme Nouhou puisse continuer encore de prétendre parler au nom du peuple face à des autorités politiques investies de l'onction populaire, lui qui avait trahi hier la confiance des citoyens en détournant leur légitime combat contre la vie chère pour le mettre au service du tazarché ? Il faut être au Niger pour oser certaines choses, car ailleurs sous d'autres cieux, les imposteurs et les traîtres sont bien traités : ils sont lynchés par le peuple au slogan ''mort aux traîtres !''.

Voilà l'exploitation politicienne éhontée que certains en perte de vitesse désireraient faire de ce dossier du pétrole en détournant le débat de ses véritables enjeux pour les Nigériens pour l'orienter vers leur desiderata qui est celui de regagner leur position dominante qu'ils avaient perdue du fait de leurs inconséquences politiques ! Rien n'est sincère et sérieux dans leur démarche, tout ce qui les anime, c'est un esprit de revanche contre la Septième République et ses autorités élues auxquelles ils vouent une haine mortelle. Cependant, aguerris par les différentes épreuves politiques traversées par le Niger, nos conci- toyens ne se laisseront sans doute pas tomber dans le piège de la tentation déstabilisatrice tendu par ces ennemis de la république habitués à nager en eaux troubles, réfractaires à la lumière démocratique, adeptes des ténèbres sataniques, esprits maléfiques, ils ne sont sensibles qu'à la force capable de les écraser, de les broyer, de les anéantir.

S'ils continuent encore à appartenir à l'espèce humaine, ce n'est nullement par la raison qu'ils ont perdue, mais peut-être par la forme humaine extérieure et de cela dérivent, malheureu- sement, tous les monstres du monde ! Interrogez à ce sujet les mythes et légendes qui entourent ces odieuses créatures, vous en saurez certainement des choses intéressantes !

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